Une première victoire, forcément, on s’en souvient toute sa vie, surtout une victoire comme celle que Dylan Estre a remportée à Dijon-Prenois lors du sixième meeting du championnat de France F4 : d’abord, il s’agit de sa toute première victoire toutes disciplines des sports mécaniques confondues, le jeune Isérois n’ayant pas suffisamment couru en karting pour connaitre cette ivresse. D’autre part, elle est intervenue quelques heures avant que son frère Kevin Estre ne s’impose lui aussi à l’autre bout du monde en FIA WEC. Et puis, Dylan y a mis la manière ! Il est certes parti en pole position d’une grille inversée, mais la situation en tête s’est soudain retournée et il a dû s’employer pour…inverser la tendance !

Dylan s’est vite senti inspiré par les courbes vertigineuses du tracé bourguignon. Lors des entrainements et des essais libres, on l’a vu tour à tour dans le Top 10, voire dans les 5 ou 4 premiers. Les qualifications furent légèrement en deçà de ses espérances avec une 10^e place de grille pour la course 1 – lui offrant mécaniquement la pole pour la course 2 – et une 9^e place pour la course 3.

Les départs de Dylan, c’est une des belles histoires de la saison 2024 en F4. Cette fois, il passe de P10 à P6 en un peu plus d’un kilomètre, mais par la suite, il s’aperçoit que le set-up « un peu risqué » choisi pour sa monoplace ne fonctionne pas. Il dégrade beaucoup ses pneumatiques et glisse à la 8^e place. De quoi gagner tout de même deux places au final et 4 points au championnat.

Arrive la course 2 tant attendue pour Dylan, confronté à une première occasion de l’emporter qu’il n’entend pas laisser échapper. A l’extinction des feux, il se fait pourtant déborder sur sa droite et s’engouffre dans le double-droite de Villeroy en 2^e position. Mais un accrochage survient dans le peloton et le safety-car est déployé. Laissons Dylan raconter la suite…

« Au restart, je me suis bien placé dans l’aspiration du leader, il a fermé pour le premier virage mais j’y suis allé quand même, sans dépasser les limites de la piste. On a freiné tard tous les deux, j’ai un peu perdu l’arrière mais sans le toucher, il a bloqué les roues ce qui l’a emmené droit dans le bac. Moi je suis resté à la limite mais quatre pilotes sont passés. J’ai repris tout de suite une place à l’extérieur dans le droite des Sablières et j’ai attaqué une autre voiture sur le vibreur à l’intérieur du gauche de la Bretelle. On est ressortis côte à côte, il a fermé à l’intérieur de la Parabolique en montée, je l’ai croisé en sortie pour le passer à l’extérieur dans le gauche suivant. Dans la courbe de Pouas, j’étais assez loin du 2^e mais je ne sais pas, je me sentais bien, je n’ai pas trop lâché, et je suis passé à l’intérieur, pourtant ça double très rarement à cet endroit. Sur mon élan, j’ai pris l’aspiration du premier qui a protégé l’intérieur, donc je me suis mis à sa gauche mais le pilote que je venais de doubler a pu profiter d’une double aspiration pour se mettre à ma gauche ce qui fait que nous étions trois de front dans le virage. Je me suis extirpé du sandwich en 2^e position, j’ai pris la tête en doublant à l’extérieur trois virages plus loin et je me suis échappé. »

Gilles Villeneuve et René Arnoux auraient adoré ! Passer de la 5^e à la 1^ère place en moins d’un tour et demi, chapeau. « Ce n’était pas juste partir premier, rester premier, c’était une belle première victoire. Je me suis efforcé de rester concentré jusqu’au bout car il restait dix tours jusqu’au drapeau. J’ai ressenti beaucoup de joie au passage de la ligne. Je remercie mon frère Kévin qui m’a donné beaucoup de conseils, il m’a envoyé un long message vocal du Japon et ça m’a aidé. »

Ah, au fait, après ces émotions, il restait une course 3 le dimanche matin, que Dylan a débutée en gagnant cinq places en quatre virages, et terminée en 10^e position avec un point et des pneus à l’agonie. Il se hisse au 12^e rang du championnat, ce qui n’est pas si mal pour un (parfait) débutant. Il espère conclure sur d’autres bonnes sensations au Paul Ricard du 4 au 6 octobre !

Communiqué future racing comm
Photo David Delien